LES EAUX FLORALES
Il s’agit « d’eaux de plantes »
Chargées de principes volatils de parties de plantes ou de poudre de plantes, qui ont été libérés par la distillation. Celle-ci peut se faire à feu nu (c’est le procédé le plus usité) ou à la vapeur d’eau quand il faut traiter les plantes d’odeur douce, agréable, que le feu altérerait.
L’alambic est disposé de telle sorte que la vapeur d’eau arrive dans le bain-marie avec ou sans addition d’eau.
Cette vapeur traverse la couche de plante, se charge de ses principes volatils, puis elle va se condenser dans le serpentin. On recueille l’hydrolat, encore appelé EAU FLORALE ou EAU DISTILLEE.
Les hydrolats peuvent être obtenus à partir de la plante fraîche, mais aussi avec la plante sèche entière, ou certaines de ses parties qui ont été macérées plus ou moins longtemps. La distillation est faite au bain-marie, sans addition d’eau. Les matières premières destinées à la préparation des hydrolats seront choisies et mondées avec soin. Le distillateur sépare et divise les racines, les écorces, les bois et les tiges. Les racines sont ramassées au moment où sèche la végétation, les feuilles, qui seront contusées, froissées, au début de la floraison, les fleurs, triturées, sont retenues après épanouissement et les semences sont utilisées à maturation complète.
Les hydrolats développent des propriétés médicinales spécifiques, renforcées, similaires à celles des infusions et des décoctions. Ils déterminent une action thérapeutique différente de celle des huiles essentielles et ne doivent pas être utilisées comme elles. Les hydrolats renferment d’autres principes végétaux qui prennent du relief dans la pharmacopée galénique : potions, sirops, lotions, collyres, gélules, complexes aromatiques …
De nombreux hydrolats sont très actifs sur la peau. En topique, l’eau distillée de laurier cerise est employée sur les plaies inertes et rebelles, sur les brûlures, pour calmer les douleurs cancéreuses, le prurit dartreux et la toux. L’eau d’oranger a des vertus antispasmodiques connues. Pour la thérapeutique anti-rides, il faut citer les hydrolats de saponaire, de souci qui, parmi d’autres, sont les plus agissants. On peut s’en servir comme support principal d’une dilution de l’ordre de 80-90 %, ou les associer pour renforcer leurs propriétés particulières.
La concentration des hydrolats va de 1 à 1/5, c’est-à-dire qu’avec une partie de substance, on obtient une à cinq parties d’hydrolat.
Les huiles essentielles gardent au mieux leurs qualités odoriférantes dans les hydrolats du fait qu’elles y sont simplement en suspension dans l’eau, alors que dans les alcoolats leur odeur est masquée par celle de l’alcool.
Certains hydrolats préparés de toute pièce renferment des matières organiques susceptibles de se décomposer, de donner des réactions verdâtres, d’altérer leur qualité. Les hydrolats doivent apparaître incolores, limpides, habituellement neutres, parfois possédant une réaction faiblement acide due à des acides volatils. Leur odeur doit être forte et rappeler celle de la plante utilisée pour leur préparation.
L’hydrolat s’altère rapidement. Avec le temps, se produit un dépôt de matières floconneuses, blanchâtres ou verdâtres, la floculation : ce sont des micro-organismes appartenant à la famille des algues, des champignons ou des bactéries. Dans un hydrolat normalement acide, la présence de bactéries abondantes indique une altération avancée et peut être une preuve d’ancienneté. Certains distillateurs peu scrupuleux peuvent ajouter des réactifs pour corriger l’hydrolat altéré. On a pu constater qu’une goutte d’huile essentielle de Lavande mise dans l’hydrolat stoppait ou évitait la floculation.
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Image parChristine Sponchia de Pixabay